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Le Bistrot
18 janvier 2005

Ha ! ah !

Déchets nucléaires : un débat "faussé" pour les écologistes

[ mardi 18 janvier 2005, 08h40 - AFP ]
Ecologistes et Verts estiment "faussé" le débat parlementaire sur l'avenir des déchets nucléaires qui s'ouvre jeudi à l'Assemblée avec des auditions de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).

Le "débat est tronqué" puisque le gouvernement a déjà choisi de renouveler le parc de réacteurs, de poursuivre le retraitement des combustibles usés et de stocker en profondeur les déchets vitrifiés, déclare Yves Marignac de Wise-Paris, une ONG spécialisée dans les études critiques de l'énergie nucléaire.

Le réseau "Sortir du nucléaire" a décidé pour sa part de boycotter les auditions, refusant de "cautionner une parodie de démocratie".

L'opposition entre pro et anti-nucléaires commence déjà avec la définition des déchets radioactifs, rappelle Frédéric Marillier de Greenpeace-France.

Pour les organisations de protection de l'environnement, tous les combustibles déchargés des réacteurs sont usés et représentent des déchets, qu'il s'agisse de plutonium et d'uranium, d'autres produits de fission (cobalt, césium, technécium) ou des substances les plus toxiques, les actinides mineurs (américium, neptunium, curium).

Pour les pouvoirs publics, plutonium et uranium ne sont pas des déchets parce qu'ils sont potentiellement retraitables, c'est-à-dire qu'ils peuvent être séparés des autres combustibles irradiés et réutilisés sous forme de MOX (mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium) pour fabriquer à nouveau de l'électricité. Les déchets à éliminer sont donc essentiellement les produits de fission et les actinides, actuellement vitrifiés (coulés dans du verre).

En réalité, juge l'ancien ministre de l'Environnement Yves Cochet (Verts), "les capacités de retraitement ne sont pas suffisantes". Ne serait-ce que pour cette raison, la plupart des combustibles usés ne sont pas recyclables et représentent des "déchets" extrêmement dangereux qui s'accumulent inexorablement.

Certes l'EPR (European pressurized reactor), le réacteur de 3ème génération que le gouvernement a décidé de lancer, "pourrait" utiliser davantage de MOX que les réacteurs actuels, observe M. Cochet. "Mais cela ne suffira pas".

D'une manière générale, explique-t-il, écologistes et Verts sont hostiles au retraitement parce qu'il implique de longs transports de plutonium et multiplie les risques d'accidents, de terrorisme et de prolifération.

Aux termes de la loi Bataille de 1991, le Parlement est appelé à trancher en 2006 le sort des déchets les plus dangereux (de moyenne activité à vie longue ou de haute activité). Il peut choisir entre les trois voies de recherche proposées par Christian Bataille, député PS (Nord).

Le stockage géologique, en profondeur, est a priori définitif. Il est étudié actuellement dans le laboratoire de Bure (Meuse).

L'entreposage est en surface ou subsurface (à quelques dizaines de mètres de profondeur) et a priori réversible.

La transmutation permet de transformer les actinides en substances à vie courte dans des réacteurs à neutrons rapides.

Verts et écologistes excluent stockage géologique, "coûteux et dont la faisabilité n'a été démontrée nulle part", et transmutation, "rêve d'alchimiste et fuite en avant, impliquant nouveaux réacteurs et nouveaux déchets".

Ils se prononcent pour l'entreposage en surface ou subsurface, dans l'enceinte ou au plus près des centrales, seule solution qui permette de récupérer les déchets "si une solution plus intelligente que le stockage définitif se présente" un jour, résume Pierre Delacroix de France nature environnement (FNE).
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